Rassembler

Le samedi 7 décembre 2013, la diffusion de la lettre de candidature sur le marché Marcel Cachin de Fontaine






 

Voici ce que disait le journal l'Humanité,  il y a plus de 10 ans:
Société - le 28 Juin 2003

Spécial Isère Mon coup de coeur Par Jean-Paul Trovero, adjoint au maire de Fontaine

Les moments les plus forts de la grève de la faim des Kurdes, ce fut, d'abord la visite de Pierre Fugain, les mots de solidarité, ce qui s'est passé entre tous les présents. Et puis, la commémoration du 8 mai, à laquelle les Kurdes ont voulu participer. C'était à la fois très tendu, il y avait une grosse prise de risque parce qu'ils n'avaient pas de récépissé et qu'ils pouvaient être arrêtés. Le préfet avait accepté leur présence, de loin, tout en précisant qu'il pouvait les arrêter. Cela a été un moment de solidarité où nous étions en osmose. Au début d'un mouvement comme celui-là, on s'implique parce que c'est sa commune, on veut bien les accompagner en ne se mouillant pas trop, puis on est tiraillé entre la mission officielle, le mandat reçu, et sa sensibilité. L'affectif, au fil des jours, est montré très fort, des liens se sont tissés, on apprend à connaître des gens. Après, on y va tous les jours, pour boire le thé avec eux, ils sont très gentils, très chaleureux. On est tous des citoyens du même monde. J'ai recouvert des copains que je n'imaginais pas, immédiatement, dans cette bataille. Cela aussi m'a fait très plaisir.

Société - le 28 Juin 2003

Spécial Isère Mon coup de gueule Par Jean-Paul Trovero, adjoint au maire de Fontaine



Dans la lutte des Kurdes pour obtenir le droit d'asile, ce qui m'a le plus fait hurler, c'est moi. Je n'étais pas au courant de leurs soucis. Je me suis rendu compte d'un problème que je connaissais de loin et cela m'a remis en cause, parce que j'ai pris conscience d'un vide, et qu'il n'y avait pas que moi dans cette situation. Le premier boulot, cela a été de nous recadrer, nous communistes, sur nos valeurs, tout au long des trente-trois jours que la grève de la faim a duré. Ensuite, ce fut un combat permanent contre les réticences. Cela m'a fait prendre conscience que l'on ne s'occupe pas, toujours, des bons sujets. C'est un terrain qui est le nôtre. Il ne faut pas laisser ce travail seulement aux associations qui sont parfois démunies. Quand j'ai accompagné Aki, au consulat à Lyon, pour préparer son mariage, je me suis fait traité comme si j'étais un terroriste, il a fallu que je prouve que j'étais élu. Ce sont des choses qui ne se traduisent pas. Enfin, il eut leur décision d'arrêter de boire. Il faisait une chaleur torride. J'étais allé chercher des bouteilles d'eau. Quand je les ai sorties du coffre de la voiture, devant la préfecture, ils les ont balancées de l'autre côté des grilles. Je les comprenais à cent pour cent, mais il y avait trop de danger. Ça marque.